Résumé
Il s’agit d’un thriller policier polonais sérieux, bien tissé, avec une vision claire.
L’argument de vente de Justice (ou Napad) on ne peut plus explicite. Ce film est un drame policier naturel, réaliste et à l’ancienne, né en Pologne. Le réalisateur Michal Gazda a créé un monde trouble avec un personnage particulier et une enquête fictive approfondie qui applique raisonnablement les couches sans ennuyer le spectateur.
Et je ne m’ennuyais certainement pas. La prémisse de Justice est tout simplement compliqué. C’est le scénario qui fait que c’est plus qu’il ne l’est. L’histoire suit le policier démobilisé Tadeusz Gadacz (joué par Olaf Lubaszenko), qui a la chance de reprendre sa carrière en capturant une équipe de braquage de banque. Il est accompagné de la jeune inspectrice de police Aleksandra Janicka et ils se battent contre la montre pour conclure l’affaire avant qu’elle ne soit examinée.
(Au-dessus, l’histoire concerne la politique et la privatisation de deux grandes banques dans le cadre d’une fusion, qui est dans l’intérêt public.)
Commençons par le personnage principal masculin, Tadeusz Gadacz. On sous-entend toujours qu’il a un sale passé. Le ministre propose de se charger de l’enquête, mais il y a de légers commentaires sur ses relations avec le passé et ses allégeances politiques. (à quelques reprises, cela sous-entend qu’il a travaillé avec des « communistes », suggérant qu’il a des liens communistes).
Mais le film vend incroyablement bien Tadeusz Gadacz en tant qu’enquêteur hautement qualifié aux méthodes douteuses. C’est un homme qui a peu à dire mais beaucoup à faire. Un homme dont on peut dire, rien qu’à la façon dont il parcourt chaque scène, que sa vie est compliquée. Sa silhouette ressemble à un homme dissocié et misérable, mais il sait comment résoudre une affaire très médiatisée. C’est son talent déterminant.
Sans Olaf Lubaszenko jouant ce personnage à la perfection, ce film n’aurait peut-être pas été un excellent long métrage.
Et puis il y a Aleksandra Janicka, une jeune enquêteuse qui est sous-entendue inexpérimentée. (ou moins expérimentée que son homologue). Elle représente la jeunesse du monde, les dernières normes en matière de processus d’enquête judiciaire et pénale et le point de vue du public, regardant son homologue, curieux de connaître ses méthodes agressives et limites qui pourraient ne pas passer dans le monde moderne.
Les flics dans Justice se complètent. Les spectres opposés des personnages apportent une expérience cinématographique époustouflante au genre policier.
Ce film polonais n’est pas pour tout le monde. C’est lent, méthodique et souvent compliqué, mais il y a toujours un objectif en tête qui fait avancer l’histoire. Je me suis demandé, à plusieurs reprises, ce qui se passait dans la tête de Gadacz, mais il s’agit d’une étude de personnage presque impossible jusqu’à la fin, lorsqu’il offre une perspective unique sur sa vie.
La prémisse implique un suspect principal, Kacper Surmiak (joué par Jedrzej Hycnar). Malheureusement, affronter Gadacz est un cauchemar pour tout suspect dans cette affaire, et ses efforts uniques pour résoudre l’affaire (à cause de la pression exercée sur lui) deviennent très anticonformistes.
Je n’ai pas été rebuté par la durée d’exécution ni par le rythme lent. Le réalisateur fait un superbe travail avec la caméra, rendant le monde aussi terne, granuleux et déprimant que possible. Il n’y a pas beaucoup de lumière dans ce film car il s’appuie sur la réalité du crime, qui est un monde sombre. Justice est un thriller policier bien organisé, et il vaut vraiment la peine d’être regardé.



