La série It: Bienvenue à Derry continue de séduire les fans de Stephen King et d’horreur sur HBO Max avec son deuxième épisode intitulé « The Thing in the Dark ». Sorti dès Halloween 2025, cet épisode s’affirme encore plus en maîtrisant son ambiance unique, mêlant une horreur viscérale à un humour noir savamment dosé. Porté par une atmosphère rétro des années 60 et une narration inventive, le show s’impose parmi les références actuelles, accentuant les mystères dans la petite ville de Derry tout en éclairant les tensions sociales de l’époque. Cette deuxième livraison approfondit les arcs des personnages survivants, Lilly et Ronnie, confrontés à une communauté empreinte de préjugés et d’ombres plus sinistres qu’il n’y paraît.
Parallèlement au développement des intrigues autour du groupe de jeunes et des figures d’adultes impliquées dans un mystérieux projet militaire, la série pose un regard incisif sur le racisme ordinaire et la marginalisation, accentuant la terreur ambiante qui découle autant des peurs surnaturelles que humaines. Ce mélange de références fortes à l’univers de Stephen King avec une mise en scène visuellement audacieuse confère à « The Thing in the Dark » un charme pervers qui nourrit l’appétit grandissant des fans de New Line Cinema et de Warner Bros. pour cette nouvelle adaptation.
Si l’épisode conserve un équilibre singulier entre frissons et scènes glaçantes, sa narration ne perd jamais de vue ses personnages dont les dilemmes intimes reflètent les fractures de la société américaine des années 60. En s’imposant comme une série plus confiante et bruissante d’une tension palpable, ce deuxième volet laisse présager une suite encore plus dense et troublante, renforçant son statut incontournable sur les plateformes concurrents comme Netflix ou Amazon Prime Video. Le regard porté sur Pennywise, ce clown maléfique et omniprésent, se fait plus cruel, soulignant comment cette entité tire profit de la solitude et de l’injustice sociale pour semer la panique au cœur de Derry.
Tout en surfant habilement sur le succès de son prédécesseur, cet épisode propose une galerie de moments iconiques, combinant horreur classique et innovations visuelles qui confortent la série comme une des productions majeures du moment, au-delà des attentes justifiées par ses créateurs Jason Fuchs et Brad Caleb Kane. « The Thing in the Dark » incarne ainsi une évolution bienvenue qui conforte sa place dans le catalogue de HBO Max, attirant autant les nostalgiques que les amateurs de thrillers psychologiques contemporains.
En bref :
- L’esprit des années 60 distillé à travers une atmosphère mêlant nostalgie et dureté sociale.
 - Pennywise explose en cruauté, exploitant peurs et divisions pour terroriser les protagonistes.
 - Lilly et Ronnie incarnent deux faces de la lutte contre les préjugés et les traumatismes intimes.
 - Un scénario affûté qui conjugue horreur classique et enjeux sociaux liés à la ségrégation raciale et aux traumatismes post-guerre.
 - Un engagement visuel et narratif renforcé, promettant un suspense grandissant dans la suite de la série.
 
Une plongée dans la noirceur de Derry fidèle à l’univers de Stephen King
Au cœur de cet épisode, « The Thing in the Dark » révèle une facette encore plus sombre et minutieusement construite de Derry, ville fictive devenue emblématique grâce à l’œuvre de Stephen King. La série s’inscrit dans une tradition où l’horreur ne se limite pas aux apparitions de Pennywise, mais s’ancre dans les traumatismes humains et sociaux qui minent cette communauté des années 1960. L’introduction en pleine nuit d’un massacre dans un théâtre offre un cadre dramatique qui secoue les certitudes des habitants et lance une enquête empreinte de brutalité et d’injustice.
Un élément clé de cet épisode est le traitement de la figure de Hank, le principal suspect du massacre. Le choix de la police locale de cibler cet homme noir repose moins sur des preuves tangibles que sur un racisme systémique profondément ancré dans la ville, reflétant malheureusement les mécaniques sociales d’une époque où la ségrégation et les préjugés dictaient encore bien des décisions judiciaires. Ce climat de suspicion et d’intimidation fragilise irrémédiablement les liens entre Lilly et Ronnie, deux jeunes filles survivantes dont les expériences traumatisantes sont au centre de la narration.
Lilly, confrontée à ce qu’elle a vu, se trouve prise au piège entre sa peur, la crainte de ne pas être crue, et la réalité impossible du carnage. La noirceur psychologique s’entrelace avec les manifestations surnaturelles de Pennywise, qui tire habilement profit des doutes et de la peur collective. Cette dualité entre l’horreur tangible et l’angoisse diffusée crée une tension soutenue, caractéristique d’une écriture qui rend hommage au style de King tout en proposant une lecture engagée et contemporaine.
Ce traitement narratif repose sur des dialogues poignants et une mise en scène soignée qui accentue le contraste entre l’idéalisation du passé, souvent portée par des clichés, et la dure réalité d’une ville rongée par ses démons intérieurs. Il ne s’agit pas uniquement d’effroi gratuit, mais bien d’une exploration des dynamiques de pouvoir, de peur et de manipulation qui savent faire peur autant que le clown maléfique au centre de ce récit.

Le théâtre du massacre : une scène choc aux conséquences sociales
Le spectacle de la tragédie du théâtre est un moment clé qui fait écho aux histoires d’horreur les plus cruelles de Stephen King, où des lieux symboliques deviennent des scènes de douleur collective. La manière dont cette scène est rapportée à l’écran mélange un réalisme brutal avec des accents surnaturels qui déstabilisent encore davantage l’audience. Le fait que ce massacre ne trouve pas d’explication rationnelle dans la population ni une réponse satisfaisante de la police souligne la volonté des scénaristes de souligner les failles institutionnelles et le poids des préjugés.
En désignant Hank comme coupable de facto pour rassurer la communauté, on observe l’utilisation d’un stéréotype malheureux, loin d’être innocent. Cet angle met en lumière, au travers de la fiction, les mécanismes de discrimination institutionnelle, où la peur du différent devient une arme pour masquer des vérités plus complexes et effrayantes. La tension entre Lilly et Ronnie autour de cette accusation sert aussi à approfondir leurs caractères respectifs, chacun incarnant une réponse différente à la peur, à la suspicion, et à l’injustice sociale.
Cette critique sociale, ancrée dans le contexte historique des années 1960, sert à nourrir la peur ultime de Pennywise, qui se nourrit des peurs propres à ses victimes, amplifiant la menace et rendant la créature plus terrifiante encore. Le massacre et ses suites créent donc une toile de fond parfaite, contextualisant le mal à la fois dans un cadre surnaturel et institutionnel, ce qui donne à la série un relief peu commun dans les adaptations de l’œuvre de King.
Les deux survivantes face à un destin brisé et à l’injustice raciale
Lilly et Ronnie sont plus que des personnages ordinaires : elles symbolisent la collision entre traumatismes personnels et divisions sociales profondes. Chaque épreuve qu’elles traversent dans cet épisode est une manifestation concrète des peurs et des oppressions systémiques que Bienvenue à Derry explore avec acuité. La série utilise ces personnages pour tisser un discours subtil, où l’horreur ne réside pas seulement dans les apparitions de Pennywise, mais aussi dans l’indifférence et les préjugés de la communauté.
Pennywise reconnait la vulnérabilité de ces deux adolescentes et exploite leurs failles psychologiques avec une cruauté redoublée. Ronnie, dont la culpabilité et la douleur liées à la mort de sa mère lors de son accouchement sont incarnées par une créature monstrueuse, vit une confrontation symbolique dans une séquence aussi poignante que terrifiante. Cette scène illustre à la fois la douleur intime et le pouvoir terrifiant du clown qui semble incarner toutes les angoisses, que ce soit personnelles ou collectives.
De son côté, Lilly subit une séquence à la fois absurde et horrifiante dans un supermarché labyrinthique, une métaphore des traumatismes laissés par la perte brutale de son père. Cette scène, marquée d’un humour noir acerbe, révèle une mise en scène ambitieuse et coûteuse, qui montre à quel point la production de HBO Max mise sur la qualité et l’immersion. Le contraste entre la légèreté apparente et la dureté des traumatismes renforce la complexité du récit et la profondeur des personnages.
Malgré leur combat, Lilly est rapidement internée à Juniper Hill, symbole d’une société qui préfère enfermer ceux qui dérangent plutôt que de faire face à la vérité. Ronnie, quant à elle, doit faire face au rejet constant lié à sa couleur de peau, un rejet qui se traduit par une exclusion et une suspicion permanente. Cette double exclusion fait écho aux critiques sociales proposées par la série, comme l’avaient souligné certains experts après la première diffusion, ce qui crée un enrichissement du récit où l’horreur sociale est aussi puissante que l’horreur surnaturelle.
Les nouveaux alliés et ennemis dans un univers à la fois cruel et captivant
Avec la disparition progressive des jeunes protagonistes, la série élargit son panel de personnages principaux en introduisant notamment Leroy, le fils de l’agent Leroy, qui gagne en importance ici. Dans un environnement scolaire hostile, il trouve un allié en Ronnie, tous deux victimes récurrentes du racisme latent qui gangrène Derry. Cette alliance naissante ouvre une voie d’espoir au milieu des ténèbres, une dynamique que la série semble vouloir explorer en parallèle des terreurs surnaturelles.
D’autres personnages comme Rich ou la mystérieuse Marge apportent eux aussi leur lot de tensions et d’intrigues, enrichissant la toile de fond et le réalisme psychologique de la série. Leur évolution devra être suivie de près, car elle pourrait bien devenir un levier narratif puissant, alternant entre confiance et trahison. Ces éléments s’inscrivent dans la tradition des récits d’adolescents entourés d’un climat de peur et de suspicion, un motif cher à l’univers de Stephen King, tout en renforçant la promesse d’une saison dense et riche.

L’étrange jeu militaire au cœur du stratagème de Derry
Un autre pan majeur de « The Thing in the Dark » est l’intrigue parallèle autour de Leroy, lié à un projet militaire secret qui concentre les peurs d’une époque marquée par la guerre froide. L’intrigue dévoile que Leroy a subi une agression orchestrée par le Général Shaw dans le but de tester son absence totale de peur à la suite d’une blessure à l’amygdale durant la guerre de Corée. Ce syndrome, qui l’immunise contre la peur, est au cœur d’un plan militaire visant à exploiter une arme mystérieuse capable de générer une peur paralysante.
Cette « arme » enfouie dans les environs de Derry est un élément narratif majeur qui renforce le climat d’angoisse déjà palpable. On découvre que des balises rapprochent la zone où elle est enfouie, constituant une sorte de labyrinthe vers un lieu mystique appelé Well House. Cette guerre psychologique entre militaires, civils et forces mystérieuses donne une dimension quasi paranoïaque à l’épisode, reflétant les craintes des années 60 amplifiées par la réalité géopolitique de l’époque.
Pour localiser l’arme, l’armée américaine mobilise Dick Halloran, un personnage tiré de l’univers DC Comics et adapté par New Line Cinema dans des œuvres passées. Sa capacité, souvent mal comprise et rejetée par les autres en raison de sa couleur de peau, permet de capter les signaux indiquant la présence de cette « arme ». Ce brassage d’éléments issus de différentes franchises et univers ajoute une richesse narrative inédite, captivant les amateurs de crossovers et renforçant l’originalité de cette série, qui ne cesse de surprendre.
La découverte du véhicule de la Bradley Gang et ses implications inquiétantes
En guise de climax, l’épisode s’achève sur la découverte du véhicule de la Bradley Gang, un groupe tristement célèbre dans la sombre histoire de Derry. Cette découverte renforce les liens entre les faits historiques locaux dramatiques et l’émergence des forces obscures liées à Pennywise. Le lieu où fut abattue la Bradley Gang devient ainsi une porte symbolique pour atteindre le Well House, l’un des bastions de cette entité maléfique.
Les balises, qui semblent guider les personnages vers cette ouverture mystérieuse, pointent vraisemblablement vers Pennywise lui-même, renforçant la menace latente qui plane sur la communauté. Cette construction scénaristique, s’appuyant sur un passé brutal de la ville, offre une profondeur inédite à la mythologie de la série et promet des développements majeurs excitants pour la suite. Cette dynamique est particulièrement appréciée dans les analyses proposées par des critiques comme le Journal de Montréal.
L’esthétique et la mise en scène renforcent l’originalité de la série
L’aspect visuel de cet épisode 2 se distingue par un soin particulier apporté à la reconstitution d’un petit coin d’Amérique profonde au cœur de la guerre froide, avec une atmosphère saturée par la peur et la paranoïa ambiantes. La mise en scène fait habilement alterner des scènes intimistes et des séquences d’épouvante spectaculaires, créant une tension constante et une immersion complète pour le spectateur.
Certains passages, en particulier les séquences terrifiantes vécues par Lilly et Ronnie, témoignent d’un impressionnant travail de conception visuelle et d’effets spéciaux qui soulignent la dangerosité de Pennywise. Ces scènes marquent durablement grâce à leur intensité et leur inventivité, confirmant la volonté de la production, notamment New Line Cinema et Warner Bros., d’investir massivement pour offrir une expérience impressionnante aux abonnés HBO Max.

En enrichissant son récit avec des détails historiques, des enjeux militaires et un questionnement sur le poids des traumatismes psychologiques, la série parvient à se démarquer des autres adaptations de l’univers Stephen King souvent cantonnées à l’horreur commerciale. Ce mélange intelligent qui conjugue à la fois terreur palpable et dimension humaine participe à nourrir l’enthousiasme grandissant autour de la série, désormais comparée par beaucoup à des succès comme Stranger Things, mais en version plus sombre et plus dense.



