La sortie de « The Gorge », dernier blockbuster d’action disponible sur Apple TV+, a suscité un mélange d’attentes et de déceptions marquées dans le paysage cinématographique contemporain. Propulsé par les talents reconnus d’Anya Taylor-Joy et Miles Teller, le film promettait une intrigue palpitante et une performance d’acteur captivante. Pourtant, derrière cette promesse alléchante se cache un scénario répétitif où les scènes d’action, bien que fréquentes, peinent à renouveler l’intérêt du spectateur. L’œuvre de Scott Derrickson s’engage dans une direction où la gorge mystérieuse, théâtre d’une mission ultra-périlleuse pour deux snipers, devient le cœur d’un suspense qui peine à prendre aura. Entre une créature design intrigante et une alchimie non-verbale entre les deux protagonistes, « The Gorge » reste inévitablement plombé par un dialogue décevant et une mise en scène qui ne parvient pas à exploiter pleinement son potentiel. Ce décalage pose un regard critique sur l’exploitation du talent d’Anya Taylor-Joy et Miles Teller, notamment dans un contexte cinématographique où le public réclame plus d’originalité et une profondeur scénaristique accrue.
Les nombreux retours, notamment sur des plateformes telles que Cineman.ch ou Écranlarge, soulignent un sentiment partagé de confusion entre potentiel et exécution laborieuse. Le mélange de tension militaire et de romance inédite entre deux agents isolés se révèle ainsi moins abouti que ce que la distribution ou la production laissaient espérer. En cela, « The Gorge » illustre parfaitement les écueils actuels d’une industrie hollywoodienne parfois trop focalisée sur des concepts accrocheurs, mais sans réelle profondeur de scénario. Ce premier panorama incite à une analyse plus poussée de la narration et de l’esthétique déployées dans ce film d’action à la sauce 2025.
La mise en scène et le scénario de The Gorge : un potentiel gâché par la répétition
Au cœur de « The Gorge », la trame repose sur deux snipers, Levi (Miles Teller) et Drasa (Anya Taylor-Joy), chargés d’une mission énigmatique : protéger les tours situées face à une crevasse abritant des créatures inquiétantes. Cette base narrative, qui avait été saluée comme un scénario prometteur dès sa sélection sur la fameuse Blacklist 2020, laisse pourtant place à une exécution frustrante. Le film est entravé par des séquences d’action répétitives qui ne parviennent pas à renouveler l’attention du spectateur. Le récit, dont l’essence aurait pu explorer une dynamique psychologique forte entre les deux personnages, stagne sous le poids d’une narration prévisible et d’un enchaînement d’événements parfois redondants.
Cette lassitude narrative est accentuée par une caméra qui, loin d’apporter souffle et intensité, peine à susciter l’émotion ou la tension attendue. Dans l’industrie du cinéma actuelle, la mise en scène est devenue l’une des clés du succès d’un film d’action, capable de revitaliser un scénario parfois convenu. Or, dans ce cas précis, le décor entièrement tourné vers une gorge mystérieuse et des tours opposées n’offre finalement qu’un décor trop statique, ne témoignant pas de la grandeur potentielle qu’aurait pu offrir ce cadre. Cette défaillance visuelle affecte également l’impact des scènes de combat et des incursions dans l’ombre de la crevasse. Malgré un effort pour mêler action et suspense, le film ne parvient pas à éviter le piège du blockbuster standard, alignant séquences d’assaut sans réel crescendo dramatique.
L’absence d’un vrai rebondissement marquant dans le scénario laisse le spectateur sur une note d’inachevé, une sensation renforcée par l’utilisation redondante d’un dialogue souvent qualifié d’atroce. Ce défaut, largement souligné dans les critiques issues d’Apple TV+ et reprises notamment sur MondoCiné, empêche l’éclosion des personnages et venir à bout de la tension palpable que promettait le concept. Ainsi, la mise en scène, aussi soignée soit-elle par moments, ne parvient pas à transcender un scénario répétitif, ce qui condamne le film à n’être qu’une illustration manquée des belles idées initiales.

La performance des acteurs principaux : un duo à double face
Le film misait beaucoup sur l’alchimie naturelle entre Anya Taylor-Joy et Miles Teller, deux figures montantes et confirmées du cinéma d’action et dramatique. Malheureusement, cette promesse s’avère inégale et soulève un déséquilibre qui nuit à la cohésion du long-métrage. Anya Taylor-Joy, avec son interprétation intense et nuancée, réussit partiellement à incarner Drasa, une soldate lituanienne au passé troublé. Sa performance est magnifiée par son jeu visuel et non verbal, notamment lors des échanges cryptiques à travers des panneaux écrits qui marquent l’une des rares réussites du film. Sa capacité à transmettre la solitude et la tension émotionnelle sur des séquences silencieuses est d’ailleurs largement soulignée dans diverses analyses comme celle de SensCritique.
À l’inverse, Miles Teller peine à incarner l’ex-Marine Levi avec la même crédibilité. Son interprétation est souvent jugée terne, sans vraie profondeur émotionnelle, ce qui diminue l’impact des scènes censées exprimer la lutte intérieure et le traumatisme lié à sa mission. Cette faiblesse dans le jeu d’acteur principal masculin transforme les échanges dramatiques en moments d’un ennui palpable. Le contraste entre les performances des deux acteurs se fait ressentir, suscitant une dynamique spéciale entre un personnage quasi charismatique et un autre qui semble désengagé. On peut rapprocher cette disparité aux critiques pointées dans d’autres productions où le duo de vedettes n’arrive pas à créer la synergie adéquate, comme illustré dans certains articles de Le Claireur Fnac.
Cependant, malgré cette disparité, il reste indéniable que la présence conjointe d’Anya Taylor-Joy et de Miles Teller apporte une certaine valeur au film là où le scénario fait défaut. Leur complicité non verbale, parfois teintée d’humour et de tendresse, permet de maintenir un intérêt minimal autour de leur relation, élément pourtant crucial de « The Gorge ». Cette capacité à créer une tension romantique inattendue casse légèrement la rigidité imposée par un cadre trop étroit, ce qui reste l’un des rares éclats positifs du film.
Créature et effets spéciaux : ambitieuses idées gâchées par une mauvaise exécution
La gorge, territoire central du film, abrite des créatures étranges supposées constituer la menace primordiale de la mission. L’univers visuel de ces êtres, inspirés d’une fusion organique entre plantes, insectes et humains, avait tout pour émerveiller. Ce design évoquant parfois l’univers de David Cronenberg aurait pu renforcer l’aspect horrifique et mystérieux si l’exécution technique avait été à la hauteur. Or, le recours quasi-exclusif à des effets numériques sans intégration d’effets pratiques entraîne une perte de matière, et par conséquent d’immersion. Contrairement au charme tangible d’effets spéciaux classiques qui apportent souvent une texture et un réalisme palpables, le CGI dans « The Gorge » paraît artificiel et peu crédible.
Cette déception technique affecte lourdement la réception critique du film, qui aurait pu se distinguer par l’originalité et la créativité de son univers. Le potentiel des séquences en profondeur de gorge est freiné par cette esthétique trop lisse, qui ne parvient pas à émerger du marasme visuel de productions plus efficaces, à l’instar d’autres films récents qui ont favorisé un savant mélange d’effets numériques et pratiques pour renforcer la suspension d’incrédulité. L’utilisation d’éléments jusque-là appréciés par le public amateur de films d’horreur et de science-fiction – à savoir des créatures hybrides spectaculaires – reste en grande partie gâchée par une mise en œuvre technique approximative.
Enfin, ce choix laisse un goût amer, contrastant avec les aspirations du film à être un thriller d’action inédit mêlant suspense et horreur. La déception concernant ces créatures est comparable à celles, évoquées dans ces critiques décevantes, où le manque de tactilité visuelle prive les scènes de leur crédibilité, un élément fondamental pour plonger pleinement dans l’univers de « The Gorge ».

Le poids d’un dialogue pauvre sur l’efficacité d’un film d’action hollywoodien
Un élément essentiel du cinéma d’action est la qualité du scénario, notamment du dialogue. Dans « The Gorge », c’est précisément ce qui fait défaut de manière flagrante. La répétitivité des échanges et une écriture qui frôle parfois le ridicule ont largement miné la réception globale du film. La plupart des commentaires, comme ceux relevés sur la plateforme d’avis spectateurs Allociné, déplorent un langage lourd, jamais subtil, souvent cliché, qui ne parvient pas à crédibiliser les enjeux dramatiques. Les dialogues manquent cruellement de naturel et d’originalité, ce qui ôte beaucoup de tension aux moments clés.
Au fil du film, cette pauvreté dans les échanges oraux crée un décalage perceptible, surtout lorsque les personnages doivent affronter des situations où la parole devrait amplifier le suspense ou la complicité. L’exception notable reste les séquences sans mots, où la communication passe par le geste ou l’écrit, révélant une intéressante dynamique non verbale saluée par plusieurs critiques. Néanmoins, une fois ces instants passés, le retour à un dialogue laborieux emporte rapidement l’empathie du spectateur.
Cette faiblesse écrite contraste avec l’importance d’un scénario bien ficelé dans la réalisation d’un film hollywoodien capable de séduire le public en 2025. Le duo Taylor-Joy/Teller ne parvient pas à surmonter cet écueil, et même l’alchimie palpable entre eux n’y suffit pas. Le résultat est un film condamné à l’oubli malgré des intentions certes louables, mais mal réalisées. Ceux qui cherchent une incursion dans un film d’action plus accessible pourront néanmoins trouver un certain plaisir dans ces séquences légères et parfois touchantes, un compromis insuffisant face aux attentes élevées d’un projet de cette ampleur.
Une place décevante parmi les nouveautés Netflix et Apple TV+ en 2025
Dans un marché du streaming qui en 2025 ne cesse de se diversifier, les productions doivent constamment se démarquer pour capter l’attention des abonnés. Apple TV+, plateforme d’exclusivité pour « The Gorge », souffre ici d’une production qui ne répond pas aux standards élevés attendus. Alors que d’autres œuvres comme celles mises en avant sur Racine Café proposent des scénarios originaux et une narration maîtrisée, ce film se contente trop souvent d’un spectacle d’action creux et répétitif.
Ce déficit en matière d’innovation narrative et de profondeur thématique relègue « The Gorge » au rang des productions oubliables, malgré un casting prometteur et une idée de départ intrigante. La critique souligne régulièrement que ce film n’a pas su exploiter pleinement son potentiel, une tendance inquiétante pour la production hollywoodienne qui, plus que jamais, doit concilier spectacle, profondeur et originalité. Dans ce contexte, l’accueil tiède réservé à « The Gorge » accentue la nécessité pour les créateurs d’éviter le piège du film d’action sans substance.
Cette nouvelle sortie confirme certaines critiques éditoriales insistantes, faisant écho à d’autres productions récentes du streaming, qui parfois accumulent les défauts narratifs au détriment du rythme ou de l’innovation. Apple TV+ devra donc redoubler d’efforts pour attirer et retenir l’attention dans la jungle du streaming, en misant sur des projets plus inspirés, capables de valoriser pleinement des talents tels qu’Anya Taylor-Joy ou Miles Teller, au lieu de leur faire défaut dans des scénarios répétitifs.



