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Interview du réalisateur de « Bande originale d’un coup d’État », Johan Grimonprez

En février 1961, une explosion remarquable a eu lieu aux Nations Unies à New York : les artistes de jazz Abbey Lincoln, Max Roach, l’écrivain Maya Angelou et d’autres ont envahi le Conseil de sécurité pour protester contre l’assassinat du Premier ministre congolais Patrice Lumumba.

Cette manifestation dont on se souvient peu sert de toile de fond au documentaire primé Bande originale d’un coup d’Étatréalisé par le cinéaste belge Johan Grimonprez. Le film explore comment les États-Unis et la Belgique ont conspiré pour chasser Lumumba du pouvoir, avec la complicité du secrétaire général de l’ONU. Alors même que le complot se dirigeait vers un dénouement sanglant, le Département d’État américain envoyait certains des grands artistes de jazz noirs américains en Afrique dans le rôle d’ambassadeurs de bonne volonté, tentant de dissimuler ses machinations au Congo.

Grimonprez rejoint le dernier épisode du podcast Doc Talk de Deadline pour expliquer comment il a réussi à synthétiser habilement une histoire mondiale aussi complexe, en la mettant au rythme de Louis Armstrong, Dizzy Gillespie, Lincoln et Roach. Bande originale d’un coup d’État est devenu l’un des principaux prétendants aux Oscars après avoir remporté des prix dans des festivals de cinéma du monde entier, de Sundance à Thessalonique en Grèce, en passant par La Haye et El Gouna en Égypte. C’est une œuvre de génie, selon les mots de Matt Carey, co-animateur de Doc Talk.

Grimonprez, qui est l’invité d’honneur du Festival international du documentaire d’Amsterdam qui débute cette semaine, spécule sur la stature que le charismatique Lumumba aurait pu atteindre s’il n’avait pas été effacé à l’âge de 35 ans. une figure étonnante qui a contribué à libérer l’Afrique de ses chaînes coloniales en tant que premier dirigeant démocratiquement élu du Congo. Mais son sombre sort a été scellé, pourrait-on dire, par les énormes ressources naturelles du Congo.

Au XIXe siècle, c’était le caoutchouc naturel du Congo qui était convoité par les puissances extérieures, et au milieu du XXe siècle, c’était l’uranium. Aujourd’hui, les puissances mondiales et les intérêts économiques cherchent à extraire autre chose du Congo ; Grimonprez nous dit de quoi il s’agit.

C’est ce qui ressort de la dernière édition de Doc Talk, animée par l’acteur oscarisé John Ridley (12 ans d’esclavage, Shirley) et Carey, le rédacteur documentaire de Deadline. Le pod, lauréat des Webby Awards 2024, est une production de Deadline et Ridley’s Nō Studios.

Notre nouvel épisode vous est présenté en partenariat avec Obscured Pictures. Écoutez-le ci-dessus ou sur les principales plateformes de podcast, notamment Spotify, iHeart et Apple.

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