Critique de ‘Good Boy’ : Un horreur parfois génial, mais plus convaincant sur le papier que à l’écran

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Martin.R
Film
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Résumé cet article :

Good Boy ose un pari audacieux dans le paysage du film d’horreur contemporain en adoptant le point de vue d’un chien, Indy, pour raconter une histoire d’épouvante à la fois originale et déroutante. Ce choix dramaturgique unique accroche immédiatement le spectateur, suscitant une empathie rare dans un genre souvent saturé par des clichés et des personnages interchangeables. Cette innovation, célébrée par plusieurs médias comme Les Inrockuptibles ou Chaos Reign, marque une volonté de renouvellement du genre, qui peine parfois à sortir des sentiers battus.

Le long métrage de Ben Leonberg se profite de la sensibilité animale, notamment canidé, pour explorer les peurs diffusent et les phénomènes paranormaux, dans un huis clos rural où la menace se développe sourdement. Cette immersion sensorielle, bien loin des habituels jump scares, séduit par son audace mais révèle aussi ses limites, tant narrativement que visuellement, dans une durée qui se révèle un brin excessive. Certains critiques, comme ceux de AlloCiné, regrettent que ce qui fonctionne parfaitement sur le papier n’ait pas été transposé avec autant de force à l’écran.

Good Boy se distingue aussi par sa manière d’aborder le thème du trauma générationnel et des maladies mystérieuses qui rongent son protagoniste humain, Todd, tout en donnant à Indy un rôle de témoin loyal et impuissant. Une alliance inattendue qui replace le chien au cœur de l’intrigue, non plus comme simple compagnon, mais comme moteur émotionnel crucial. Cependant, garder le point de vue exclusivement canin engendre aussi un sentiment de répétition et un flou narratif, qui peuvent freiner l’adhésion complète du spectateur.

Un parti-pris original : le monde à hauteur de truffe comme levier narratif en horreur

Plonger dans une histoire d’horreur du point de vue d’un chien est une idée aussi simple qu’évidente une fois révélée, mais insuffisamment exploitée dans l’histoire du cinéma de genre. Ben Leonberg pousse cette idée à l’extrême dans Good Boy, ce qui offre à la fois un regard neuf et une expérience sensorielle déroutante. La perception de l’environnement par Indy, entre flair, ouïe aiguisée et réactions instinctives, offre une couche d’immersion rarement vue dans un film horrifique.

Par exemple, les sons et silhouettes inhabituels prennent un caractère angoissant lorsqu’ils sont filtrés à travers l’angle d’Indy. Cette approche bouscule les codes classiques qui reposent souvent sur des dialogues explicatifs et des réactions humaines, davantage rationnelles. Ici, la peur est plus viscérale, plus immédiate, et ce jusqu’aux détails comme les tics, les postures, ou les gestes du chien qui traduisent son état d’alerte et d’angoisse.

Cependant, cette audace narrative borne aussi le récit dans une certaine inertie ; puisqu’Indy ne peut agir que par intuition et observation, le film tend à se concentrer sur des répétitions d’instants d’inquiétude, où le chien explore la maison hantée, renifle une odeur sinistre ou grogne face à une menace invisible. Certains moments auraient gagné à être plus explosifs ou diversifiés, faute de quoi le danger devient presque prévisible. Cette difficulté à faire évoluer l’histoire à travers une perspective animale témoigne de la complexité de l’exercice, perceptible même dans des critiques comme celles de SensCritique.

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Malgré ces travers, la fraîcheur du point de vue canin attire l’attention et pousse à envisager un autre faire du film d’horreur, potentiellement prometteur pour l’avenir du genre. Good Boy confirme que filmer la peur à hauteur de museau est un concept à creuser, même si celui-ci ne porte pas pleinement sur la longueur d’un long métrage.

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Le personnage d’Indy, entre fidélité bouleversante et impuissance dramatique

Au cœur du film, Indy n’est pas une mascotte caricaturale mais un chien remarquable de réalisme, qui incarne une figure bouleversante de loyauté face à la déchéance progressive de son maître Todd (incarné par Shane Jensen). Le choix d’utiliser le propre chien du réalisateur apporte une sincérité dans la représentation de ses réactions, visible dans ses comportements authentiques et sa simplicité expressive.

Indy est le seul vrai narrateur, bien que non verbal, de cette histoire. Ses réactions face aux événements étranges – par ses tics, ses regards et ses gestes d’incompréhension – nous permettent de ressentir une angoisse diffuse et de saisir le climat malsain qui s’installe peu à peu dans la cabane isolée. Cette fidélité aveugle et touchante plonge le spectateur dans une complicité particulière, la figure du chien fidèle exacerbant l’attachement affectif.

Cependant, cette même position d’observateur extérieur limite aussi l’action. Indy ne peut pas véritablement intervenir dans la spirale maléfique qui s’empare de Todd. Ce constat accentue le sentiment d’impuissance et parfois d’improdutivité de nombreuses séquences. En immobilisant la caméra à hauteur du museau, le film crée un contraste intéressant entre la tendresse du chien et la violence grandissante du monde humain qu’il ne comprend pas.

Ce dilemme narratif, parfois frustrant, incarne parfaitement les difficultés rencontrées par ce type de narration non-humaine dans un récit complexe. On comprend mieux la critique émise dans certains médias comme Abus de Ciné, qui pointent un rythme parfois languissant dû une exploration limitée des possibilités offertes par cette perspective audacieuse.

Une métaphore sur le regard innocent face à l’horreur

Indy joue également un rôle métaphorique dans la lecture du film : il représente la vulnérabilité et l’innocence confrontées à une souffrance insondable. Le choix de ne jamais vraiment dévoiler clairement les causes supernaturalistes ou médicales du mal auquel Todd est confronté appuie ce propos. Le regard du chien, incapable de tout interpréter, traduit aussi notre propre impuissance face à certains mystères humains et familiers.

Le film traite ainsi de manière subtile et sensible de thèmes universels tels que la maladie psychique, le vieillissement et la difficulté à faire face aux traumatismes familiaux non résolus. Dans ce registre, même la plus efficace scène d’angoisse se double d’un sous-texte émotionnel intense, auquel le spectateur accroche grâce à la figure d’Indy. Ce positionnement confère au film une profondeur inhabituelle pour un film d’horreur indépendant, qui a su attirer l’attention de médias de référence comme RTBF.

Les limites narratives et visuelles d’un film d’horreur à petit budget

Pourtant, à vouloir s’attacher à une idée forte, Good Boy se retrouve quelquefois prisonnier de ses ambitions et de ses contraintes budgétaires, ce qui plombe certaines séquences clés. Le film, avec un budget très modeste, peine à créer une tension efficace sur la durée et évite les effets spectaculaires au profit d’une ambiance mêlant minimalisme et huis-clos.

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La durée limitée à 72 minutes semble paradoxalement trop longue pour soutenir un récit aussi épuré. Certaines scènes se répètent, notamment celles où Indy explore les recoins de la cabane ou réagit à des présences invisibles, conférant une certaine forme de lassitude, comme rapporté dans diverses critiques sur Culturellement Vôtre. Le film aurait sans doute gagné à être condensé en court métrage, accentuant le pouvoir de suggestion plutôt que la démonstration continue.

Visuellement, le film flirte avec des codes classiques de la maison hantée mais sans pouvoir exploiter pleinement le potentiel esthétique du genre. La résolution du mystère, qui oscille entre une maladie rare et un phénomène surnaturel, reste vague et aurait gagné en impact avec une mise en scène plus ambitieuse ou une scénarisation plus resserrée. Ceci est souvent une limite des productions indépendantes qui misent davantage sur l’originalité de la narration que sur les effets de production, ce qu’évoque aussi Demotivateur.

Le choix minimaliste du film force donc le spectateur à s’engager et à imaginer beaucoup par lui-même, au risque de dérouter certaines attentes traditionnelles du public d’horreur. Néanmoins, ce parti-pris souligne la liberté créative dont disposent les cinéastes indépendants pour repousser les frontières du genre, même si cela nécessite une certaine complicité avec l’audience.

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La résonnance critique et médiatique autour de la sortie de Good Boy

Depuis sa présentation au festival South by Southwest (SXSW), Good Boy n’a cessé de susciter la curiosité et les débats dans la presse spécialisée et sur les plateformes de critiques participatives. La réception est globalement positive, louant le vent de fraîcheur qu’apporte le film dans le cercle souvent fermé des réussites indépendantes d’horreur. Ces retours se retrouvent chez AlloCiné, Obscura ou encore Serieously, qui soulignent à la fois l’originalité et les limites techniques du film.

Sur un terrain plus large, la presse nationale et culturelle, à l’image du Monde ou de France Inter, met en avant la dimension émotionnelle du récit et la manière dont le film capte la peur à travers un être fidèle, troublé et solitaire. Certaines émissions spécialisées et magazines, comme Paris Match ou Mad Movies, relatent également la tension palpable sur les réseaux sociaux suscité par ce film, surtout lors de sa sortie en salle et en diffusion sur Canal+.

Cette couverture extensive compose un panorama riche, qui illustre bien l’ambivalence du film : salué pour son audace et critiqué pour ses contraintes. Cependant, cette attention encourage à poursuivre l’innovation dans l’univers du film d’horreur, en témoignant des nouveaux chemins narratifs possibles, notamment à travers des voix peu exploitées comme celle des animaux.

Une œuvre d’horreur à découvrir pour son concept unique mais à envisager avec recul

Good Boy est sans conteste une création qui tranche dans le paysage du film d’horreur, par son angle inédit et son traitement sensible d’une relation homme-animal dans un contexte inquiétant. Son intention de mêler horreur et émotion, tout en abordant les troubles psychiques et familiaux à travers une perspective canine surprenante, est louable et innovante.

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Toutefois, le film se heurte à son propre concept. La force de la narration, bâtie sur l’impossibilité du chien à intervenir ou comprendre l’escalade dramatique, suscite un sentiment de répétition et une difficulté à tenir sur la durée d’un long métrage. Ce constat amène à considérer que le sujet aurait peut-être trouvé un format plus court, plus ramassé pour amplifier son impact sans l’étirer.

La réussite de Good Boy, pourtant incontournable à ce jour, réside davantage dans son audace et son ambition que dans la perfection formelle ou narrative. C’est un film qui réinvente certes l’expérience horrifique, mais qui doit encore apprendre à exploiter pleinement son potentiel. Pour les aficionados du genre, il ouvre néanmoins une porte sur un type de cinéma d’horreur plus sensoriel et empathique, où l’animalité devient un vecteur narratif puissant.

Ce film reste un incontournable documenté par des plateformes comme SensCritique, et une curiosité recommandée aux amateurs de cinéma d’horreur contemplatif et original, à condition d’accepter un rythme moins soutenu et une atmosphère parfois minimaliste, mais intensément immersive.

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Quel est le point de vue choisi dans le film Good Boy ?

Le film raconte son histoire du point de vue du chien Indy, offrant une perspective sensorielle inédite dans le genre horreur.

Pourquoi Good Boy est-il considéré comme innovant ?

Il renouvelle le genre d’horreur en plaçant un animal comme protagoniste principal, exploitant ses sens pour créer une expérience immersive unique.

Le film parvient-il à maintenir la tension sur la durée ?

Malgré son originalité, le film montre des signes de répétition et manque parfois de rythme, ce qui peut affaiblir la tension narrative.

Le film explore-t-il d’autres thèmes que l’horreur ?

Oui, il aborde aussi les traumatismes familiaux, la maladie mentale et la fidélité d’un animal face à la douleur humaine.

Good Boy est-il accessible à un large public ?

Le film s’adresse surtout aux amateurs de cinéma d’horreur indépendant et original, qui apprécient une approche plus contemplative et émotionnelle.

À propos de l'auteur

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Martin.R

Bonjour, je m'appelle Martin et j'ai 28 ans. Je suis journaliste spécialisé dans l'univers des séries et des films. Passionné par le septième art, je partage mes analyses, critiques et coups de cœur sur ce site. Rejoignez-moi pour explorer ensemble l'univers fascinant des récits audiovisuels !

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