Baramulla déploie dès son ouverture une atmosphère saisissante, marquant un tournant intéressant dans le cinéma d’horreur indien contemporaine. Ce film, réalisé par Aditya Suhas Jambhale et disponible sur Netflix, mêle habilement les éléments classiques du cinéma de suspense et surnaturel avec une intrigue policière centrée sur une disparition mystérieuse. Dans une région aussi riche en tensions historiques que le Cachemire, cette œuvre utilise les paysages brumeux et enneigés de Baramulla pour imposer un décor oppressant et captivant qui promet une immersion totale. On suit alors DSP Ridwaan Sayyed et sa famille confrontés à des forces invisibles dans une quête qui va bien au-delà du simple film d’épouvante, cherchant à dénouer des traumatismes enfouis liés à des événements historiques puissants. Cependant, malgré un début prometteur, Baramulla peine à maintenir cette intensité sur toute la durée, déclenchant une réflexion sur le difficile équilibre entre peur ancestrale et enjeux géopolitiques contemporains.
Le film propose une subtile alchimie entre les clichés du cinéma horrifique et une réalité politique douloureuse, mais manque de finesse dans la gestion de ce dernier aspect, ce qui affaiblit son propos. Cette critique ne manquera pas d’intéresser les amateurs de cinéma d’horreur et de thrillers venus d’Inde, tant par sa prise de risques narrative que parce qu’elle s’inscrit dans une volonté de revisiter le genre à travers un prisme culturel spécifique. À découvrir pour ceux qui veulent plonger dans un film où la peur ne se limite pas aux ombres et aux cris, mais s’ancre aussi dans les blessures profondes d’une terre tourmentée.
- Un mélange réussi d’atmosphère naturelle et d’éléments de folklore
- Une intrigue policière efficace et captivante
- Une évolution vers un récit plus politique qui manque de nuance
- Des performances d’acteurs solides incarnant un drame familial face à l’occulte
- Une finalité qui déroute et déçoit par son traitement des traumatismes historiques
Une mise en scène atmosphérique et immersive au cœur du Cachemire
Dans Baramulla, le décor prend la forme d’un personnage à part entière. Le choix du Cachemire, avec ses vallées mystérieuses et sa nature tourmentée, offre un cadre idéal pour un film d’horreur où la peur s’infiltre comme la brume dans les montagnes. Dès les premières minutes, la tension est palpable : un jeune garçon disparaît mystérieusement, ouvrant un récit qui va s’appuyer sur l’ambiance plus que sur des effets spectaculaires à outrance. Cette sobriété dans l’approche rappelle certaines réussites du genre où le suspens naît des détails et du contexte plus que des « jump scares » prévisibles.
L’utilisation des paysages naturels et des décors vieillots – telle la maison où la famille de Ridwaan est hébergée – joue sur les sensations d’étrangeté et d’insécurité. Cette bâtisse, grinçante et pleine d’ombres, devient un théâtre idéal pour les manifestations paranormales qui viennent troubler le quotidien des protagonistes. La réalisation de Jambhale est habile à instaurer un sentiment d’enfermement et de menace diffuse. Les jeux d’ombre, le craquement du bois, et la suggestion d’une présence invisible participent à l’immersion du spectateur. Il est ainsi possible de ressentir la peur comme une pression lente qui s’installe, à l’image des meilleurs films d’horreur récentes listés sur Cinenews.
Le travail sonore et visuel s’accorde parfaitement pour faire de Baramulla une expérience sensorielle. Ce soin porté aux ambiances contraste avec certaines productions où l’horreur est uniquement survolée. Ici, on ressent aussi une attention particulière aux relations familiales, notamment grâce à la justesse des interprétations de Manav Kaul et Bhasha Sumbli. Leur incarnation crédible donne une teinte humaine à ce film où l’horreur vient perturber la fragile harmonie familiale, rendant chaque scène plus poignante.

Une intrigue policière classique aux bases solides, mais sans vraie originalité
Le scénario de Baramulla démarre sur les chapeaux de roues avec la disparition inquiétante d’enfants, ces derniers laissant derrière eux une trace énigmatique sous la forme d’une mèche de cheveux sciée. Ce début alimente immédiatement le mystère et place les personnages dans un dispositif de recherche haletante. La trame policière est structurée, avec un héros confronté à des défis multiples : gérer sa famille en pleine tension, explorer une ville apparemment paisible mais teintée de secrets, et affronter des manifestations étranges attachées à leur lieu de résidence.
Si cette base narrative est assez classique, elle trouve néanmoins un écho grâce à la richesse culturelle du contexte cachmiri, habituellement peu exploré dans le cinéma d’horreur global, ce qui apporte une touche d’exotisme et d’authenticité qui maintient l’intérêt. Au-delà des enquêtes, le script introduit quelques passages engageants où la peur, le suspense et le mystère s’entremêlent, satisfaisant les amateurs du genre qui trouvent là une nouvelle référence à creuser, similaire à certaines productions remarquées dans des critiques de films horrifiques sur Culturellement Vôtre.
Malgré ces qualités, certains clichés du thriller policier et les figures classiques du ciné d’horreur ne surprennent guère. Le décor, certes intégralement maîtrisé, semble parfois davantage mis en avant que la trame, et certains rebondissements restent prévisibles. On est loin d’une narration audacieuse qui se joue des codes. Les scènes de peur – un passage dans le cauchemar, des apparitions furtives – sont efficaces, mais sans innovation majeure. Cet équilibre entre tradition et modernité séduit au départ, mais se révèle finalement limité dans sa portée créative.
Des éléments historiques lourds, mais une écriture trop simpliste
La singularité de Baramulla réside dans sa volonté d’incorporer des souvenirs douloureux et des blessures historiques à une histoire de film d’horreur. Le récit s’appuie sur le traumatisme de l’exode des Pandits du Cachemire, un épisode majeur et tragique. L’intrigue tente de faire le lien entre cette injustice passée et des manifestations surnaturelles qui hantent le présent. Cette thématique aurait pu offrir au cinéma une dimension plus profonde, donnant du poids et de la portée à la peur à l’écran.
Cependant, le traitement de ces éléments politiques et historiques se révèle maladroit. Le scénario, écrit par Jambhale et Aditya Dhar, fait la bascule sans finesse entre la hantise classique et les enjeux géopolitiques, ce qui affaiblit considérablement la force émotionnelle et symbolique de la démarche. Cette simplification réduit la complexité d’un sujet sensible à une opposition manichéenne entre le bien et le mal, occultant la richesse des faits et des ressentis.
Le dernier acte du film devient ainsi curieusement chaotique, mêlant flashbacks poignants, monstres d’ombre et CGI maladroits, comme des chiens fantomatiques. Ce mélange déstabilise et affaiblit l’impact du récit, diluant l’émotion dans une surenchère narrative peu cohérente. Pourtant, les intentions sont louables : rendre hommage aux victimes déplacées et évoquer le mal-être d’une région en tension. Des motifs métaphoriques, comme la fleur meurtrie qui revient régulièrement, symbolisent mieux ce présent en suspens que le spectacle outrancier des fantômes digitaux.
Baramulla, entre ambition et limites du cinéma d’horreur contemporain indien
Cette dichotomie rappelle une difficulté récurrente dans les productions récentes du genre, où le message social peine à s’intégrer pleinement à la machinerie des émotions fortes attendues. La juxtaposition des thèmes surnaturels et des enjeux géopolitiques sans l’étoffe nécessaire pour les faire dialoguer nuit au film. Ce constat est partagé par plusieurs critiques spécialistes, dont certains articles sur Citizen Poulpe qui traitent des tensions entre narration et symbolisme dans l’horreur moderne.
Des performances intenses qui sauvent l’âme du récit
Les acteurs constituent un des piliers solides de Baramulla. Manav Kaul campe un DSP Ridwaan Sayyed convaincant, souvent tiraillé entre son rôle professionnel et ses responsabilités familiales. Sa femme Gulnaar, interprétée par Bhasha Sumbli, donne au film une énergie palpable. Son personnage devient la clé pour comprendre et accepter les forces du surnaturel ainsi que les liens avec les douleurs historiques. Leur duo fonctionne à merveille, donnant une authenticité bienvenue à un récit parfois trop chargé.
Les enfants, notamment Noorie jouée par Arista Mehta, renforcent la sensation de vulnérabilité et d’innocence menacée, rendant les enjeux personnels plus touchants. Ces personnages ancrés dans une réalité fragile permettent ainsi de maintenir l’intérêt malgré certaines faiblesses du script. Les dialogues abordent des sentiments puissants – la perte, la peur, la résilience – qui font écho à l’expérience humaine derrière l’horreur.
Ce contraste fort entre la solidité des acteurs et la déséquilibre narratif donne à Baramulla une dynamique complexe. La priorité donnée à l’intrigue familiale alliée au fantastique satisfait une partie du public, tandis que d’autres regrettent le manque d’originalité. Pour prolonger cette réflexion et découvrir d’autres critiques autour du genre, on peut consulter AlloCiné ou encore les analyses sur Télérama.

La place de Baramulla dans le cinéma d’horreur indien et son impact en 2025
Sorti à une époque où le cinéma d’horreur en Inde connaît une diversification bienvenue, Baramulla se distingue par son approche mêlant folklore et réalités socio-politiques. Cette tentative, qu’elle soit totalement réussie ou non, ouvre la voie à de nouvelles perspectives pour un genre souvent jugé stéréotypé. Son atmosphère immersive et ses thèmes lourds en font un film qui, malgré ses failles, invite à s’interroger sur les peurs collectives et individuelles.
La critique de ce film s’inscrit dans un mouvement plus large, celui d’une production indienne qui cherche à renouveler ses angles narratifs en y intégrant davantage de réflexions sociales. Ce contexte enrichit la lecture de Baramulla, invitant particulièrement les spectateurs à percevoir au-delà du simple spectacle d’horreur. L’accès à cette production depuis les plateformes de streaming telles que Netflix assure une visibilité internationale croissante, dynamisant ainsi la reconnaissance du genre et ses évolutions récentes. Pour connaître les points clés et les critiques des autres films d’horreur récents, des ressources comme SensCritique offrent une bonne synthèse et comparaison.
En somme, Baramulla confirme l’attrait du public pour un cinéma de genre intelligent et ancré dans des problématiques locales, dans un paysage cinématographique global en constante évolution.
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L’histoire suit DSP Ridwaan Sayyed qui enquête sur la mystérieuse disparition d’enfants dans la ville de Baramulla, mêlant enquête policière et phénomènes surnaturels.
Le film est-il basé sur des événements réels ?
Le film s’inspire des traumatismes historiques liés à l’exode des Pandits du Cachemire, bien que l’intrigue reste une fiction fantastique.
Où peut-on regarder Baramulla en streaming légal ?
Baramulla est disponible sur différentes plateformes de streaming, notamment Netflix, accessible via des services comme JustWatch.
Quels sont les éléments forts du film ?
Le film se distingue par son atmosphère immersive, la qualité des interprétations, ainsi que l’intégration du contexte historique au récit d’horreur.
Pourquoi la fin de Baramulla déçoit-elle ?
La conclusion du film mêle maladroitement histoire politique et éléments surnaturels, ce qui brouille le message et affaiblit la puissance émotionnelle du récit.



