Analyse de la fin de la saison 4 de ‘The Witcher’ dévoile un dénouement riche en rebondissements qui fait vibrer les fans du Continent et soulève de nombreuses attentes pour la suite. Cette saison, marquée par l’arrivée de Liam Hemsworth en lieu et place d’Henry Cavill, s’achève sur une note aussi explosive qu’ambivalente, où chaque personnage principal fait face à des tournants décisifs. Netflix a su mêler intrigues intenses et enjeux politiques, transcendés par la magie et les affrontements des Sorceleurs. Alors que la guerre entre le royaume de Nilfgaard et les forces du Nord bat son plein, la destinée de Geralt de Riv, de Yennefer et de Ciri s’enchevêtre dans un contexte sombre et tumultueux.
En dépit d’une narration parfois maladroite et de choix qui divisent, la saison 4 parvient à poser des bases solides pour la suite, avec une construction narrative qui insiste sur les moments clés des personnages. Plus qu’un simple épisode de transition, ce final ouvre des pistes passionnantes pour la suite tout en illustrant la complexité des luttes de pouvoir dans l’univers foisonnant créé par CD Projekt. Pour mieux comprendre l’ampleur de cette conclusion, il est essentiel d’examiner chaque trajectoire avec minutie.
Un tournant majeur pour Geralt de Riv : le poids du devoir et ses conséquences
La trajectoire de Geralt de Riv dans cette fin de saison 4 est marquée par un profond dilemme entre ses aspirations personnelles et ses responsabilités. Alors qu’il rêve secrètement de devenir un chevalier, un rôle noble et valorisant, il se retrouve piégé dans une dynamique politique qui pourrait freiner ses objectifs. En effet, au cours d’une bataille haletante s’opposant aux troupes de Nilfgaard et du Nord, Geralt fait preuve d’un courage remarquable en menant la charge sur un pont stratégique aux côtés de Cahir. Cette séquence d’action intense, qui inclut même un affrontement avec un troll gigantesque, est un moment charnière qui lui vaut le titre de chevalier.
Néanmoins, cette distinction n’est pas qu’une victoire personnelle. L’hommage lui impose un devoir envers la reine nouvellement instaurée, limitant ainsi sa liberté d’action et ses déplacements futurs. Cette situation illustre parfaitement le chemin sinueux que doit parcourir Geralt, partagé entre le sacrifice et la quête de sens dans un contexte où le destin semble se jouer au- delà de ses choix. Cette complexité psychologique enrichit sa characterization, notamment face aux enjeux géopolitiques qui structurent le Continent.
À travers ce parcours, la saison 4 souligne aussi combien le destin du Sorceleur est inextricablement lié à la prophétie d’Ithlinne, un élément clé dont l’évocation laisse présager l’intensification dramatique des événements à venir. Cette dernière partie du récit invite fortement les spectateurs à se tenir prêts pour un affrontement prolongé entre différents camps prêts à tout pour contrôler le futur de la magie et du pouvoir.

Geralt et la fidélité : un combat intérieur sous le joug politique
Être chevalier engage Geralt à jurer allégeance à sa reine, ce qui complique son rôle traditionnel de mercenaire indépendant. Cette nouvelle responsabilité illustre la manière dont la série travaille la notion de loyauté à travers ce protagoniste, aux prises avec une réalité politique en mutation constante. Le poids des décisions prises au nom d’autrui ajoute une couche émotionnelle à sa quête fondamentale, celle de protéger Ciri.
Ce dilemme entre devoir et destin sert d’ancrage narratif dans une saison où le jeu des alliances et des trahisons est omniprésent. Le fait que Geralt doive concilier ses principes avec la réalité brutale des conflits annonce une évolution profonde de son personnage, plus vulnérable et pragmatique.
Yennefer face à Vilgefortz : la chasse sur le territoire ennemi
Le parcours de Yennefer se distingue dans cette fin de saison 4 par une détermination implacable à débusquer le puissant sorcier Vilgefortz, dans son repaire de Stygga. Cette mission personnelle, dangereuse et solitaire, intervient alors que le reste des mages survivants doit reconstruire le centre magique d’Aretuza, sévèrement dévasté lors de l’attaque du Montécalvo. Yennefer fait le choix de se lancer directement au cœur du territoire ennemi, démontrant sa bravoure mais aussi une certaine dose d’imprudence.
La saison rappelle ainsi le lourd tribut payé par les personnages féminins, en particulier par Yennefer, qui a vu ses proches tomber au combat. Sa lutte se concentre davantage sur le plan stratégique, entre magie, manipulation et vengeance. Dans l’ombre, Triss et les autres sorcières prennent en charge la constitution d’une nouvelle force d’influence politique, cette fameuse Loge des Sorcières, nommée pour asseoir leur pouvoir sur le Continent. Un autre enjeu principal de la série en 2025.
Ce dualisme entre menace directe et consolidation politique offre une lecture passionnante de la complexité du pouvoir dans l’univers de The Witcher. Il illustre également le rôle pivot de Yennefer, à la fois combattante redoutable et meneuse d’une cause plus vaste. Son face-à-face imminent avec Vilgefortz est l’un des moments clés que les fans attendent.
La création de la Loge des Sorcières : un nouvel ordre en gestation
Après les lourdes pertes subies, notamment la mort de Vesemir, la nécessité de reconstruire un pouvoir sorcier unifié devient plus évidente. Cette reconstruction passera principalement par les mains de Triss et des autres mages, qui devront redéfinir les règles et la place des sorciers sur le Continent. La mise en place de cette Loge symbolise la prochaine étape dans la lutte pour le contrôle magique et politique, un thème cher aux adaptations de CD Projekt.
Cela montre aussi une évolution dans la représentation des mages, qui ne sont plus uniquement des figures individuelles mais des acteurs politiques majeurs, capables de remodeler l’équilibre entre les royaumes du Nord et Nilfgaard. Cette perspective politique enrichit significativement les enjeux de la série.
La descente aux enfers de Ciri : captivité et pertes irréparables
Le destin de Ciri occupe une place centrale dans cette fin de saison 4, reflétant une transformation beaucoup plus sombre que dans les saisons précédentes. Après avoir tenté de secourir la communauté des Rats, elle arrive trop tard, confrontée à un massacre perpétré par Leo Bonhart. La brutalité de cette scène, où des adolescents sont massivement tués dans un affrontement sanglant, démontre l’évolution du récit vers un ton plus mature et terrifiant.
Ciri, bien que puissante, est ici mise en posture d’impuissance face à un antagoniste qui se délecte de la souffrance infligée. Son emprisonnement symbolise la perte d’innocence et marque un tournant important, dévoilant la fragilité même des héros dans cet univers impitoyable. Le fait que Leo Bonhart la laisse vivante pour prolonger cette torture ajoute une dimension psychologique à l’horreur vécue par la jeune fille.
Cette séquence finale ravive l’un des fils rouges de la série : la quête de Ciri pour prendre pleinement possession de son destin, face à des forces qui cherchent à la manipuler ou à l’éliminer. C’est un passage éprouvant qui ouvre la porte à une évolution tragique et des confrontations à venir, en faisant l’un des arcs les plus marquants de la saison.

Les enjeux psychologiques et narratifs autour de Ciri
La captation de Ciri ne représente pas uniquement un combat physique, mais aussi un combat identitaire. Ses blessures physiques et ses pertes émotionnelles illustrent le prix du combat contre un monde hostile et instable. Ce dénouement offre une réflexion sur la « famille » perdue et les conséquences de la guerre pour la jeune héritière de Cintra.
Cette complexité narrative, analysée en profondeur dans divers articles critiques comme celui sur la mort et la fin de la saison 4, contribue à renouveler l’intérêt pour la série malgré certaines décisions discutables de la production. L’arc de Ciri reste donc un pilier incontournable pour ce qui s’annonce comme un dénouement explosif.
Un final en suspension : préparation à la confrontation finale de la saison 5
Contrairement à ce que certains auraient pu attendre, la fin de la saison 4 de The Witcher ne propose pas un véritable point final, mais plutôt une mise en place d’un nouveau cycle dramatique. Les intrigues de Geralt, Yennefer, Ciri et Emhyr convergent vers un carrefour où les alliances, les trahisons et les combats définitifs se préparent dans l’ombre. Chaque fil narratif atteint ainsi un palier essentiel, mais sans apporter de clôture.
Emhyr, dont la menace plane comme un spectre, sait désormais que la recherche et l’élimination de Geralt s’impose pour s’assurer du contrôle total de la prophétie d’Ithlinne, thème récurrent et fondamental du fantastique dans la série. Cette dernière pression ajoute une dimension tragique à ce dénouement, où les héros deviennent autant des pions que des acteurs de leur destin.
Cette dynamique explore la nature même de la saga sur Netflix, où le spectacle et la narration s’intercalent pour faire durer le suspense et construire un univers riche en possibilités, tout en souffrant parfois d’un rythme inégal et d’une gestion erratique des fins. Cette critique est partagée dans plusieurs analyses, telles que la critique de la renaissance de la série analysée sur Écran Large.
Il est donc important de voir ce dernier épisode comme une étape de transition, non une conclusion définitive, ce qui prépare le terrain pour une hypothétique cinquième saison qui devra tenir toutes ses promesses face aux attentes grandissantes du public.

L’ensemble de cette saison pousse à une réflexion approfondie sur la série elle-même : de ses forces en matière de création d’univers et de personnages, à ses faiblesses dans la maîtrise du rythme et de la cohérence narrative. Le passage de témoin entre Henry Cavill et Liam Hemsworth, largement commenté dans la presse, a aussi impacté la réception critique et la dynamique des personnages (cf. Numerama).



